ginger (+) hier, la nuit d'été qui nous prêtait ses voiles.

**Moon Hadid** ✰ Messages : 152 ✰ depuis le : 27/10/2014

ginger (+) hier, la nuit d'été qui nous prêtait ses voiles. Tumblr_mw2j57l5ue1rqia0xo1_500

L'Automne qui descend les collines voilées
Fait, sous ses pas profonds, tressaillir notre cœur ;
Et voici que s'afflige avec plus de ferveur
Le tendre désespoir des roses envolées.
albert samain.

Enfin, dans l'après midi, sous un soleil charmant d'automne, un de ces ciels d'où descendent en foule les regrets et les souvenirs, tu t'assis à l'écart dans le jardin, pour entendre, loin du monde, la douce mélodie du temps qui passe. Méditant et rêvant, seule, toujours seule, tu ne penses qu'à travailler maintenant qu'elle n'est plus là pour te dompter, ta nature a reprit le dessus sur ta vie, alors, tu te noies dans ce bain d'eau froide qu'est le déni, tu refuses de remonter à la surface pour apercevoir le monde qui t'entoure, et, par une absolue solitude, tu vois s'évanouir tes chimères lointaines, et le démon du mal t'entraine indolemment aux bords des impures fontaines, que tu regrettes ton paradis, dans un doux souvenir ton cœur se réfugie et tu essuies sous tes yeux une larme amère.
Il est temps pour toi de faire semblant, cacher ta tristesse chère Moon, caches ta douleur sou un manteau de mensonges et sous ton masque, car tu as rendez vous à cette heure, encore du travail pour toi, pour vous, toi et ta misère, vous en avez besoin pour ne pas sombrer dans l'oubli.
Tu quittes alors ton jardin d'automne, tu quittes la fleur et la chanson et tu retourne à ton hôtel, cette battisse est tout ce que tu possèdes à présent, ça est l'enfant dormant en toi depuis presque un mois maintenant, il parait que tu es rayonnante depuis qu'il est là, toi tu te trouves plus seule depuis qu'il est là, il est la cause de ta crise, pourtant il te rend folle de joie, tu es tellement contradictoire parfois ma douce Moon, mais ta situation est complexe, même toi tu ne sais pas quoi penser, quoi faire, quoi dire, tes cris sont muets, étouffés par ce masque sur son visage. Te voilà dans le hall de ton hôtel, ton bel hôtel, tu en es fière, tu l'as acheté avec tes économies et tu fais tout pour qu'il soit parfait, aujourd'hui tu as fait appel a une artiste pour parler tableaux, tu adores l'art, tu aimes ce monde merveilleux qui permet aux artistes d'exprimer pour faire ressentir à la foule, tu te glisses alors derrière ton comptoir, prenant ton téléphone pour y surveiller tes messages, tu n'as rien, comme hier et comme demain, elle ne donne plus de nouvelles, toi tout ce que tu veux c'est savoir comment elle va pourtant. « Je t'en prie Lucre, dis moi que tu vas bien... » Tu parles seule, tu murmures, tu l'appelles, ton cœur la demande, égoïstement tu te fiches de ta petite personne, elle est la seule qui compte, rien qu'elle. Mais il est l'heure de ton rendez vous, tu te recoiffes alors rapidement, tu regardes l'heure une dernière fois comme pour te rassurer que le temps passe encore, tu profites d'être seule pour grignoter quelques douces sucreries en guimauves cachées derrière ton comptoir, tu attends maintenant, elle ne devrait pas tarder, elle a encore le temps, toi aussi tu l'as maintenant...

Aujourd'hui, Ginger avait rendez-vous avec la propriétaire du Lavender Grove Inn pour parler affaire. Cela faisait une semaine qu'elle était rentrée dans sa ville natale et on lui parlait déjà boulot. Ce n'était pas déplaisant pour autant, mais elle aurait aimé qu'on la laisse profiter encore un peu. Elle ne connaissait pas cette jeune femme, elle avait juste entendu sa voix au téléphone. Une belle voix d'ailleurs. Elle imagina son visage comme on imagine les personnages d'un livre. Son côté artiste ressortait encore plus avec ça. Elle se précipita dans sa petite voiture, dans une robe vintage signé d'un grand créateur. Elle voulait être classe après tout c'était un rendez-vous professionnel. Arrivé sur les lieux, elle examina l'endroit pour ce faire une première idée. Elle était déjà venue à l'hôtel, mais il avait légèrement changé depuis. C'était un bel établissement. Elle entra par la grande porte. À l'intérieur, elle aperçut une jeune femme d'une chevelure flamboyante. Un roux d'une beauté à en couper le souffle. Elle s'approcha, elle se doutait que c'était elle la propriétaire, mais pour être certaine, elle demanda. « Bonjour. Vous êtes mademoiselle Hadid? Je suis Ginger Dunn, l'artiste peintre. »

**Moon Hadid** ✰ Messages : 152 ✰ depuis le : 27/10/2014

L'Automne qui descend les collines voilées
Fait, sous ses pas profonds, tressaillir notre cœur ;
Et voici que s'afflige avec plus de ferveur
Le tendre désespoir des roses envolées.
albert samain.

Tu t'énerves toute seule, tu es heureuse puis malheureuse, enjouée puis nostalgique, tes humeurs changent pour un rien, il parait que c'est normal dans ton état, telle une nymphe qui s'étonne, blanche de la nuque à l'orteil, tu ris aux chants ivres du soleil blancs d'hiver, et puis soudain, tu pleures le deuil des soleils révolus de l'été, l'avare automne qui entasse aux bords des talus, les vols de feuilles d'or que la bise stérile et glaciale arrache à la vie. En cette tiède après midi paisible d'octobre, tu te languis d'elle sous un ciel triste et gris, mélancolique et tendre, tu te réfugies une fois encore dans tes profonds démons, cachée derrière ton comptoir comme un alcoolique qui chante des chansons aux femmes, entouré de ses paroles qui le suivront dans sa tombe, son verre est égal à ton cœur, plein de vide qui ne demande qu'à être remplit encore une fois pour que l'ivresse du bonheur t'envahisse de haut en bas. Travailler pour l'oublier, voila ta solution, te fatiguer pour te pas flancher, tu te tues à la tâche et tu en redemande, tu as un rendez vous et tu as hâte d'y être pour ne plus penser, et la voila cette femme au coeur battant, elle se présente à toi en demandant qui tu es, mais le sais tu vraiment, aujourd'hui non, mais peu importe ma douce Moon, le devoir t'appelle encore, tu adores ça, tu souris alors, lui tendant la main pour célébrer cette rencontre poliment, « C'est bien moi, enchantée!...vous avez trouvé facilement? » L'endroit n'est pas évident pour ceux qui ne sont pas d'ici alors tu préfères demander, mais peut-être vient-elle d'ici elle, c'est une artiste peintre, une âme douce et créative donc, normalement c'est ta Lucrezia qui s'occupe de la décoration de ton hôtel, de votre hôtel, mais elle n'est plus là, alors, si on te demande pourquoi tu fais ça, pourquoi tant de fantaisies, dis-leur que c'est par amour que tu fais ça, dis que ton coeur est triste, dis-le sans froideur, inventes un doux symbole où te cacher, une ruse encore, juste pour que la créativité qu'elle représentait soit à nouveau dans tes murs, juste pour te rassurer, te combler et rêver encore. « J'imagine que vous voulez visiter les lieux pour vous faire une idée?! » Tu sais pas trop quoi attendre d'elle, ça ce trouve elle ne sait pas non plus pourquoi elle est là, tu quitte ton comptoir, prête à la guider dans ta demeure, une main sur le ventre car tu sens la nausée monter, la guimauve n'est pas passée, mais tu gardes le sourire, tu sais te maitriser ma chère Moon, et puis tu ne souffres point, tu n'es pas malade ni en mauvaise santé, juste créatrice de la vie, porteuse d'âme au coeur fissuré.

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