au gré du vent, mia profite du soleil illuminant son visage pâle. ses longs cheveux blonds attachés dans une natte dont elle seule à le secret, vont de droite à gauche, au rythme de ses pas. elle a un jour de libre, un jour dont elle profite, elle ne peut plus supporter les yeux pleins de reproches de boyd, ce petit appartement qui les confine et qui les fait se haïr encore plus qu'avant . mia ne le déteste pas, mais quelque chose chez lui la frustre, il est froid, mais si attirant à la fois. elle souffle, elle souffle d'indignation, d'y penser encore et encore, alors qu'elle doit oublier. mettre son passé de côté est sûrement la chose la plus difficile à laquelle elle a dû faire face. puis lui revient le jour où elle a levé son arme contre un homme, qu'elle a tiré, et qu'elle l'a tué. elle avale difficilement sa salive, et continue à marcher. marcher lui fait oublier, lui fait oublier toutes ces choses qu'elle a pu faire, qu'elle a pu vivre, elle se sent libre, sans-attache et pendant quelques minutes elle a le droit d'être svetlana et pas une autre. autrefois elle ne supportait pas la solitude, maintenant c'est une douce mélodie à ses oreilles. la blonde prend un tournant et s’assoit sur l'un des bancs. elle déteste cette ville, elle la déteste, car ce n'est pas son chez elle, il pourrait l'être si elle tentait de faire des efforts. elle penche sa tête en arrière et regarde d'abord les branches qui dominent le petit bosquet à quelques mètres d'elle. puis elle entend, elle entend une belle voix, une petite mélodie qui lui rappelle de beaux souvenirs, elle ne sait pas comment, mais pendant quelques minutes elle se sent apaisée, tranquille. Lorsque la première chanson se finit, Mia se lève, et se dirige vers la chanteuse. Elle se poste droit devant elle, elle hésite pendant quelques secondes à lui dire quoi que ce soit, puis avec une concentration insupportable pour ne pas révéler son accent russe elle lui dit « C'est magnifique. » elle marque une petite pause avant de lui demander « Tu l'as composé ? ». mia se sent bien, toutes les frustrations du monde auraient pu s'abattre sur elle, qu'elle ne l'aurait pas remarqué.